Via Rhona Episode 3
- Par romain catusse
- Le 04/10/2020
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Yeux grands ouverts, souvenirs de ce cauchemar, incapable de retrouver le sommeil. 4h30, je replis le matériel, reprends une poire au sol, replace la paille au champ, place nette sans déchet, je prends la route, juste avant le soleil.
J’enchaine les virages entre les champs, et à travers de petites forêts. Je croise déjà un cycliste, aussi matinal que moi, pour éviter la chaleur du milieu de journée. Après quelques hésitations au niveau de Pont Saint-Esprit, je retrouve la bonne direction vers Bourg Saint-Andéol. Le vélo au lever du jour est un vrai régal. Le calme de la nature qui s’éveille. Des lapins me coupent la route, les coqs s’expriment, les cygnes et canards font leur toilette. La nature est reposante, la température idéale, les chemins se concentrent en forêt toujours proche d’un bras du fleuve. C’est alors qu’un petit pont de bois et métal, tout juste rénové, se dresse devant moi par son côté très arrondi. Pour lui faire face, je me dresse sur mes pédales en danseuse, ne change pas de vitesse et... l’arrêt. Stoppé net avant le sommet du pont, la chaine a cassé. Il est 7h30 du matin, mon vélo est inutilisable, la chaine aurait pu passer entre les lattes du pont, mais heureusement, j’ai de quoi réparer.
Lors de mon premier et dernier Ironman à Barcelone, en 2014, ma plus grande crainte était de casser la chaine. J’avais alors acheté le matériel nécessaire à la réparation. Jamais utilisé, un tuto youtube, et, en 20 minutes je change le maillon défectueux. On notera la grande force nécessaire pour enclencher le nouveau maillon. C’est reparti, mais pas seul. A peine sur ma selle, un papi en vélo électrique me dépasse gentiment. Je reste dans sa roue quelques minutes avant de monter à sa hauteur le temps de discuter un peu. Il fera demi-tour au prochain pont, c’était sympa d’échanger quelques instants avec ce passionné de cyclisme, qui commence chacune de ses journées, par un tour en vélo, plus ou moins long.
Après cette mésaventure, il est temps de trouver un festin comme récompense. Viviers sera le village choisi. Là aussi, le charme est touristique, les enfants auraient leur place pour une visite des ruelles. Mais, ce sera un petit déjeuner solitaire, en terrasse d’une excellente boulangerie pâtisserie. Mon repas? Une part de pizza, qui ici représente 1/4 de cercle, une tarte aux framboises et un éclair au chocolat. Avec ce menu salé très sucré, je devrais tenir jusqu’en début d’après midi. C’est un vrai régal! Un appel rapide à ma compagne qui m’accompagne de loin, et c’est reparti direction Cruas.
Et là, c’est le drame! Je n’arrive pas à retrouver le chemin et décide de m’aventurer sur la Nationale jusqu’au prochain village. Je comprendrais plus tard que la Via Rhôna bifurque sur certains villages. J’aurai dû revenir sur mes pas avant Viviers, pour prendre la nouvelle direction de la piste cyclable.
Toujours penché vers l’Avant, le regard à l’horizon, je n’aime pas faire demi-tour. Alors, je m’entête dans mon idée qu’en prenant la Nationale le long du Rhône, je retomberai sur la Via. Encore faut il retrouver le Rhône! Malheureusement, à la sortie de Viviers, au rond point, je ne prends pas la direction du Teil, pensant avoir déjà laissé ce village dans le rétroviseur. Et, je m’aventure sur une belle côte, qui s’enfonce inexorablement dans les collines ardéchoises. J’attends le prochain village pour faire le point sur la direction à prendre. Après 6kms de montée, la carte du téléphone indique bien un grand détour à prévoir si je persiste. J’admets mon erreur, et décide de faire demi-tour pour prendre la direction du Teil. C’est donc une grande descente de 6kms, auxquels j’ajoute 4 kms de faux plats descendants, l’ensemble avalé à coup de gros braquet et nombreuses relances en danseuse. Même si les poids lourds sont nombreux, ce petit dénivelé positif, puis négatif m’a fait le plus grand bien aux jambes... et au moral. La Via Rhona est en grande majorité plate, d’une sécurité totale. Le dénivelé manque, mais le silence de la Nature y est roi, au contraire de cette nationale bruyante et dangereuse.
Je fais donc 25kms de nationale avant de retrouver la Via Rhôna ardéchoise, au niveau de Rochemaure. Je retrouve ma voie tranquille et naturelle tout proche du Rhône. Je croise un bon
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