Fabuleux... sans être complètement heureux
- Par romain catusse
- Le 04/10/2020
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Fabuleux !!!!
Une fabuleuse soirée du 15 août! Ce jour qui annonce un weekend allongé, des bouchons sur l’autoroute du soleil, la période des férias et des grands championnats sportifs, mais aussi la préparation de la rentrée scolaire. Au bout de mes souvenirs, je ne me remémore pas une soirée du 15 aout aussi inattendue que celle vécue dans ces dernières 24 heures.
Allez, j’te raconte…
Aujourd’hui, c’est jour de match. Lyon est en 1⁄4 de finale de la prestigieuse Ligue des Champions face aux Citizens de Manchester. Le rendez-vous est fixé au Ninkasi la Doua. Le bar ou je regarde les matchs de foot lyonnais depuis le début de ma paternité.
En attendant, je passe la journée à faire une sortie d’1h en vélo, bricoler une chappe, faire des courses de célibataire en trottinette électrique. Et oui! Voiture, femme et enfants sont parti jeudi, pour 10 jours, chez mes beaux-parents, proche de la Méditerranée. Je suis solo, libre, et plein de choses à faire, avec un job à 40 heures semaine.
Activités effectuées, je suis à 2h du coup d’envoi. Un petit message sur le whatsapp des voisins de ma rue, et Marc vient donner une nouvelle perspective à cette soirée. Après un super weekend montagneux, mon Roots Camping-Car n’a pas voulu redémarrer cette semaine. Surement la batterie... Marc me l’a confirmé, le RCC redémarre, des pinces laissées au cas ou, le moteur doit tourner pour recharger la batterie en fin de vie, je dois donc partir... 20 minutes à préparer mon départ en speed, mais le temps n’attend pas.
Au volant de mon RCC, je remonte la route de Genève, direction Caluire puis Villeurbanne et, enfin, une place sur le campus de La Doua, là-même ou j’ai étudié, là-même ou je dormirai jusqu’au lendemain.
Apéro jus de pomme au rhum, crevettes et tomates pour le plat, biscuits Prince et Yop à la fraise pour la gourmandise du dessert. Ce temps de pause, posé dans mon Roots Camping-Car, me replonge avec nostalgie dans ces belles années staps qui m’ont permis de trouver ma bande d’amis à vie. Fin du repas, changement de vêtement pour être un minimum élégant, et je chevauche mon vélo direction le Ninkasi.
A mon arrivée, le match débute tout juste. Le rhum ananas, avec 1 pointe de jus de fraise est servi, je suis bien. Le match s’avère d’une grande qualité technique et d’un engagement d’équipes soudées. La tactique anglaise ne bloque pas le jeu pleinement confiant des lyonnais. Le milieu de terrain français prend le dessus, et développe, par l’intenable Oussem Aouar, de belles opportunités de but. Les actions marquantes de ces trente premières minutes de jeu se déroulent sur le côté de Maxwell Cornet. Il est l’homme du couloir, autant en défense qu’en attaque, par ses capacités d’accélérations et sa protection du ballon. L’ouverture du score est une inspiration technique incroyable de ce joueur. Sa frappe pure et brossée ne laisse aucune chance au portier mancunien. 1-0 Lyon. La salle exulte, et moi avec! La soirée est bien lancée, mon espoir de victoire confirmé. La fin de mi-temps est plus difficile pour les lyonnais, qui font très bien le dos rond jusqu’à la pause.
La seconde mi-temps est plus fantastique encore, avec, d’un côté le temps qui passe, et, de l’autre, les actions de jeu qui font alterner les émotions et les espoirs d’un soir. L’égalisation anglaise, par le très bon Kévin De Bruyne, calme mes voisins supporters. Mais, l’entrée de Moussa Dembélé engendre une double délivrance. Voir Lyon reprendre si simplement l’avantage est fou! Malgré l’égalisation encaissée, les lyonnais n’ont pas lâché, ont continué de faire le pressing, récupérer de nombreux ballons par Caqueret notamment, et développer du jeu. Un jeu rapide dès la récupération du ballon. Rapide comme le raid de Moussa Dembélé sur le but du 2-1 pour Lyon. La joie devient aérienne dans le bar. Les gens crient, sautent, ne respectent plus les gestes barrières avec leurs amis. Enfin, le troisième but vient valider la qualification lyonnaise dans le dernier carré de la compétition. Un France-Allemagne au programme, et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne... ou le petit Poucet !!!
Bref, rendez-vous mardi pour la suite, face au grand favori de la compétition, le Bayern Munchen.
Note payée, je ne rentre pas, mais poursuis en vélo direction le centre ville. Ce moment magique doit bien se fêter au cœur de cette ville fauve.
Direction les quais du Rhône, ou une autre jeunesse a choisi d’autres soirées. DJ de musiques Salsa pour de nombreux danseurs face à la péniche nommée La Berge. Je regarde un instant. Des familles et des enfants de tout âge dans les jeux, des terrasses bondées, des vélos en pagaille, il y a du monde pour un 15 aout lyonnais. Plus loin, un groupe avec des percussions met un rythme endiablé à l’esplanade garnie de gens festifs, en petits groupes, distant des contacts extérieurs. Je regarde un instant. Les gens se croisent, mais le flu principal mène Chacun et Tous vers la place Bellecour, devenue inaccessible aux voitures. L’ambiance est chaude, bruyante, souriante, les gens sont heureux et le crient sur les toits et dans la rue. L’ambiance est bonne, donc... je regarde un instant. Et puis, l’instant suivant, c’est Julien qui passe devant mon regard fixe. Je l’interpelle, j’ai perdu mes cheveux, lui, n’a pas bougé. Je suis certain de moi, lui envoie les mots UFRAPS et Stage. Il connecte, hallucine et m’invite à boire un verre. Minuit trente, et je me retrouve en terrasse d’un bar, avec un prof d’EPS à Mayotte depuis 8 ans, qui rentre le matin même de vacances à La Baule, et qui prendra l’avion mardi pour sa rentrée scolaire. Le Destin d’une soirée solo j’y crois, je le vis chaque jour. Bien sûr que les deux verres de Chardonnay sont pour moi, mec !
Deux heures à échanger sur nos vies, depuis ce perdu de vue, à la fin de notre stage de licence, permettant de préparer l’oral 1 du concours. Concours réussi pour lui, échec pour moi. Mais, deux mecs heureux de leur parcours, de leur vie actuelle, du bonheur footbalistique du soir, du moment inattendu passé ensemble.
Lors de ce stage, nous étions trois pour enseigner aux enfants des mêmes classes. On s’était partagé le travail en trois avec Jeremy et donc Julien. A l’époque, une belle entente sérieuse et musicale s’étaient installé entre nous. Etant tout deux en réussite au concours, ils ont maintenu un contact, l’un prof en Guyane, l’autre à Nice. Mais en Guyane, Jérémy à chopé un stafilocoque, trois ans après l’obtention de son CAPEPS. Mal soigné, complications, le cerveau qui vrille, et Jeremy s’éteint, sans enfant, sans vie de rêves comme prof d’EPS au soleil. Cette joie de se retrouver par hasard m’a aussi apporté la tristesse d’apprendre le décès de cette personne, avec qui j’ai partagé de bons moments le temps d’une année de ma vie. Le vin blanc fut dégusté à sa mémoire.
Julien raccompagné à Grange Blanche, je décide de mettre une petite couche à mes quadriceps pour éliminer le rhum, euh le sucre des boissons du soir. 20 minutes à fond dans les rues lyonnaises en ne prenant pas le plus court, mais le bitume le plus agréable pour la glisse. Un petit décrassage à l’approche du CCR et me voilà bien fatigué, prêt à me coucher et me laissé aller à mes souvenirs étudiants. Encore une belle soirée, un belle destinée, une belle vie.
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